Le confinement : Une ouverture vers de nouvelles voies d’adaptation
Quand le film de survie apprend à voir le monde autrement
Vous êtes peut-être comme moi, confiné chez vous, dans une ville réputée pleine de possibilités, réduit à imprimer un papier pour aller promener votre chien, le tout en télé travaillant et en gardant les enfants. Ou alors, vous faites peut-être partie de ces nombreux français qui ont désiré partir vers un eldorado de verdure, ici une maison de campagne/ refuge, là une maison en bord de mer loué avec des copains. Ou enfin, votre vie était déjà près de la nature, isolée du brouhaha citadin.
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N’empêche ! En ville ou en campagne, le temps se ralentit désormais pour tout le monde. Et vous avez ma foi du temps pour penser au sens de la vie.
Et pourtant ! Vos préoccupations se réduisent à : vais-je avoir assez de papier toilette, de pâtes, de doliprane … et à « binge watché » films et séries, n’est ce pas ?
En parlant de films justement, à regarder le paysage cinématographique de ces 25 dernières années, l’idée du virus hautement contagieux décimant la planète était un récit de peur cathartique dont nous étions très clients :
« Alerte » avec Dustin Hoffman, « Contagion » de soderbergh, « Phénomènes » de M. Night Shyamalan, mais aussi « 28 jours plus tard », « Pandemic », « En quarantaine », « World War Z », etc….…
Les filmographies débordent de ces récits où la nature se détériore, souvent par l’action indirecte de l’homme et où un battement d’aile de papillon – ou une morsure de singe – provoque un ouragan à l’autre bout du monde. Mais jusqu’alors nous jouions à nous faire peur, comme des enfants, comme un rempart. Ces films catastrophes étaient pure fiction, pure science-fiction même.
- D’où notre impression étrange aujourd’hui d’être « dans un film ».
Oui pour une partie, mais nul besoin de céder à la panique. D’abord parce que Will Smith ne nous sauvera pas. Il est probablement confiné lui aussi ! Mais aussi parce que l’homme sait faire une chose extraordinaire – tout comme la nature – qui est celle de s’adapter. Et c’est bien de cela dont il va s’agir pour nous dans les prochains jours, semaines, mois. Nous allons adapter notre manière de vivre, afin de nous protéger à la fois individuellement et collectivement.
Le paradoxe est grand.
- La nature semble nous envoyer un message :
La globalisation, ça ne marche plus. Ne compter que sur la Chine pour produire des masques en cas de pandémie, ce n’est plus un modèle qui marche. Rentrez et rester chez vous ! L’ouverture des frontières, l’ouverture sur le monde, c’est terminé. La concurrence incessante des marchés, aussi. Un autre système doit voir le jour. Ouvert sur le monde oui, mais tout cela depuis l’intérieur de notre salon, depuis notre tout petit périmètre de vie quotidienne.
Dans le même temps, cette pandémie mondiale nous ramène à notre statut commun d’humains luttant pour notre survie, relié les uns aux autres, par un désir universel de vie.
- La notion d’entraide revient sur le devant de la scène, dans cette situation de crise, et il y a de quoi se réjouir.
Et si ce terrible virus par son ampleur nous enseignait à vivre mieux, mieux relié à soi et mieux relié aux autres ? C’est d’ailleurs toujours ce message que relaie les films de contagion et de confinement. Il y a d’abord l’erreur humaine et/ ou catastrophe naturelle, puis la panique, et quelques élus avec beaucoup de bon sens qui s’en sortent et apprennent à vivre autrement.
N’oublions pas que pour que nous puissions continuer à télétravailler ou à se gaver de séries, il y a des soignants qui éteignent comme ils peuvent les feux de la pandémie, des OIV (Organismes d’Importance Vitale) qui continuent à produire et distribuer, des camions poubelles qui nous débarrassent de nos déchets…
Ces héros sans arme – particulièrement les soignants- ce sont les Will Smith du quotidien. Dans « Je suis une légende », Will est un docteur virologue qui cherche le vaccin contre une pandémie mondiale, finit par le trouver et l’apporter à une petite colonie de survivant.
- Will est l’archétype de l’humanité qui s’adapte sans cesse et ne s’arrête jamais.
Comme Will, l’accompagnement ne s’arrête pas pendant cette période si particulière. La psychologie humaniste s’ouvre même sur de nouvelles voies par skype, facetime et autres zoom.
La réflexion sur soi sera plus que jamais nécessaire à notre bien être quand les moyens de s’étourdir et d’occupations annexes se réduisent pour une durée temporaire mais inconnue. Comme le disait Pascal : « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas se tenir au repos dans une chambre ». Il est temps de s’y mettre, non ?
Pour commencer, je vous recommande une première lecture qui fait du bien (si si) : « Les Renoncements nécessaires » de Judith Viorst (Poche – 2003). Car renoncer fait partie de la vie, depuis le moment où nous sortons du ventre de notre mère jusqu’à notre mort…
Il y a encore beaucoup de voies inexplorées et beaucoup à découvrir sur soi et sur le monde, même confiné. Alors haut les cœurs ! Faites attention aux Infox (Info/ Intox) et prenez soin de vous et de vos proches.
Nous allons nous en sortir et nous recommencerons… différemment !

Claire Breton
Coach et Consultante RH