Réalité et perception : la carte et le territoire
Après Matrix, dans la série des films métaphysiques avec plusieurs niveaux de lecture, j’appelle Inception, de Christopher Nolan, objet méta-filmique par excellence !
Cette histoire de gang de cambrioleurs qui s’introduisent dans les rêves et y volent les secrets des puissants pour en implanter d’autres et créer un grand espace mental de rêve collectif, est une belle métaphore sur le psychisme. Nos pensées, nos désirs et nos représentations sont des territoires mouvants, fascinants à explorer.
La PNL, Programmation Neuro Linguistique, évoque le concept de la carte et du territoire et Inception y fait implicitement référence à un niveau de lecture qu’on peut mettre en lien avec notre sphère professionnelle.
Le monde est un territoire immense, vaste. Trop vaste pour que notre cerveau humain puisse se le figurer dans sa totalité. Alors pour comprendre le monde, le territoire, pour vivre dans un cadre rassurant, nous en construisons une carte, convaincus que cette carte représente le monde. Et pourtant, cette carte n’est qu’une et une seule vision du monde. Nous avons tous en notre possession une carte unique, notre propre carte, issue de notre culture géographique, génétique, culturelle et familiale. Elle est différente selon chacun. Il existe donc des milliards de carte pour un seul territoire.
Le célèbre concept de PNL de la carte et du territoire est la différence entre réel et réalité. Le réel est intangible et stable. Il existe en dehors de nous. La réalité est perception. Elle existe pour nous grâce à notre expérience.
En anglais, Inception veut dire Origine, mais le mot latin dont il est tiré est incepere qui veut dire Création. Et on est bien dans la création dans ce monde des rêves.
Inception est une carte, au confluent de l’interprétation et de la perception : IN-CEPTION.
Christopher Nolan le dit lui-même : » Je suis très intéressé par le conflit entre la vision subjective d’un individu et la réalité objective «
Cobb, le héros joué par Léonardo Di Caprio, est hanté par la perte de ses proches. Il est désireux d’avoir du contrôle sur un monde, son monde, où le réel n’a pas sa place. Il a besoin d’échappatoire dans des mondes imaginaires. Dans cette existence onirique, il fait imploser sa réalité et dilate le temps. Plus il s’enfonce loin dans les couches oniriques et plus le temps avance lentement. Quand le temps réel passe en 1 seconde, il peut passer en 1 siècle dans son monde parallèle. Cobb peut ainsi vivre le plus clair de son temps dans sa réalité parallèle, sur laquelle il a du contrôle.
Cette dilatation du temps peut être mise en miroir avec nos réalités modernes.
Le temps est souvent élastique au travail, tantôt lent, tantôt court, il n’a jamais le même aspect. Il est relatif.
Parce que la donnée n’est réelle, qu’à travers le filtre de notre expérience, de notre réalité propre.
Notre réalité au travail est donc personnelle et différente de notre collègue de bureau, de notre boss … et même de notre travail réel.
Alors si après Matrix, vous avez décidé de prendre la pilule rouge, c’est-à-dire celle de votre condition réelle, peut être êtes-vous prêt à vous construire désormais votre propre réalité, celle qui vous convient :
Une réalité entrepreneuriale ? Une réalité artisanale ? Une réalité de Slasher ? Une réalité de salarié nomade ? Votre réalité. Votre carte!
Claire Laugier Breton
Spécialiste des Ressources Humaines et de la Communication